Les dirigeants d’entreprises cherchent encore comment s’adapter à ce nouveau texte. Pour Jean-Christophe Sciberras, DRH de Solvay, « je lis çà et là qu’on attend les décrets comme s’il n’allait rien se passer avant décembre, mais plusieurs dispositions de la loi comme la signature d’accords ou la tenue d’un référendum n’ont pas besoin d’être précisées par décret. D’après le ministère 80% d’entre eux devraient avoir été publiés d’ici le 1er janvier 2017 et sont donc négociables dès maintenant dans les entreprises. “C’est une loi dense et complexe qui ne s’appréhende pas immédiatement », explique Jean-Paul Charlez, président de l’ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines) en charge des relations humaines chez Etam. Il se réjouit d’abord de la philosophie du très controversé ex-article 2 désormais numéroté article 8 sur les accords d’entreprise, qui permet de “traiter les sujets là où ils se posent, au plus près des salariés”. “Je trouve que ce principe d’accords majoritaires est excellent, mais il risque de ne pas être si facile à mettre en place selon les entreprises ». Dans celles où cinq ou six syndicats sont jugés représentatifs, il va falloir déployer des trésors de patience et tisser de nouveaux liens pour que la moitié d’entre eux accepte de signer.” Selon un sondage mené auprès de 448 membres de l’association, 86 % sont en faveur de l’article 25 fixant l’objectif de passer d’ici trois ans de 700 à 200 branches professionnelles tandis que 63 % déplorent que la version finale de la loi El Khomri n’ait pas retenu le périmètre national pour apprécier le licenciement économique et estiment que la situation actuelle freine l’implantation d’entreprises étrangères en France ; enfin 69 % considèrent le droit à la déconnexion loin de leurs priorités.

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